Interview | Jean-Pierre Thomas, Président de Centrales Villageoise Rance Émeraude

En Bretagne, l’énergie citoyenne s’affirme grâce à des acteurs passionnés qui œuvrent pour un avenir durable. Jean-Pierre Thomas, ancien ingénieur et maintenant président des Centrales Villageoise Rance Émeraude (CVRE), s’engage pleinement dans cette dynamique depuis plusieurs années. Découvrez son parcours et ses initiatives innovantes en faveur des énergies renouvelables à Lancieux et dans ses environs.

 

Taranis : Quel parcours t’a mené aux énergies citoyennes ?

Jean-Pierre Thomas : Après une carrière d’ingénieur en génie électrique, notamment dans une filiale de France Télécom, je me suis tourné vers le conseil et le coaching pour des petites structures. Pendant le confinement, j’ai ressenti un besoin urgent d’agir face aux défis climatiques. J’ai alors proposé à une cinquantaine de personnes de ma connaissance vivant aux alentours de se réunir autour de projets liés aux énergies renouvelables. Cette initiative a abouti à la création de l’association Émeraude Transition Énergétique, dont l’objectif est de sensibiliser et d’accompagner les citoyen·nes dans leur transition énergétique.

 

Pourquoi t’investir dans un tel projet ?

J’avais déjà entendu parler d’initiatives citoyennes, à l’image de CoWatt dans les Pays de la Loire. Elles nous ont inspirés pour lancer un projet au sein de notre propre territoire. En juin 2020, à la suite de ma première prise de contact générale, une vingtaine de personnes se sont révélées partantes, et en seulement quelques semaines. Nous avons donc crée l’association Émeraude Transition Énergétique.

En 2021, après avoir découvert le modèles des Centrales Villageoises grâce à nos amis des CV Ouest Cornouaille, nous avons fondé la société coopérative Centrales Villageoises Rance Émeraude pour piloter des projets locaux. Cela nous a permis de collaborer avec des acteurs comme Taranis ou d’autres collectifs citoyens bretons, mais aussi de développer un partenariat avec Dinan Agglomération.

Logos centrale villageoise

Quel est ton rôle au sein de ces structures ?

Après avoir été Président d’Émeraude Transition Énergétique, j’ai souhaité passer la main pour me consacrer à la société coopérative qui a été créée par la suite. Au sein des Centrales Villageoises Rance Émeraude, j’anime le Conseil de Gestion, composé de bénévoles engagés. Ma préoccupation du moment est de faire en sorte que chacun·e trouve sa place et monte en compétence dans un fonctionnement le plus coopératif possible, offrant à tout le monde la possibilité de s’investir dans des domaines qui les passionnent.

« Je crois fermement que la collaboration est fondamentale, et je suis fier de constater l’enthousiasme et l’engagement de notre équipe autour de nos initiatives. »

 

Quels sont les projets de CVRE ?

Depuis 2021, nous nous sommes concentrés sur des installations photovoltaïques dans 8 communes, sur le territoire du Parc Naturel Régional Vallée de la Rance-Côte d’Émeraude. Nous avons aujourd’hui 120 actionnaires et un capital de 115 000 €, avec six projets déjà réalisés, pour des installations de 9 à 74 kWc. Une quinzaine de projets sont en cours d’étude et notre notoriété grandit grâce au bouche-à-oreille. Pour gérer nos projets d’auto consommation collective, des partenariats se créent comme celui conclu avec la SCIC Bois Énergie, ce qui ouvre des perspectives d’actions nouvelles…

« Nos perspectives sont d’élargir ces initiatives pour toucher à d’autres domaines et répondre aux besoins croissants en matière d’énergies renouvelables. »

 

Si tu ne devais conserver qu’un projet, lequel choisirais tu ?

Ils sont tous différents et tout aussi passionnants, mais je pense de suite à celui de La Vicomté-sur-Rance. Le Maire a été le premier à répondre à notre initiative, pour un projet de panneaux solaires de 9 kW. En parallèle, il prévoyait de construire une nouvelle salle de restaurant scolaire pour l’école. Nous avons été intégrés dès le début dans les discussions avec l’architecte pour installer des panneaux photovoltaïques sur un toit en ardoise. Ce fut un excellent exemple de collaboration, car la municipalité a été très volontaire et proactive.

Aujourd’hui, cette installation produit environ 20 000 kWh par an, contribuant ainsi à la transition énergétique de la commune.

 

Interview Jean-Pierre Thomas, Président de Centrales Villageoises Rance Émeraude
© Centrales Villageoises Rance Émeraude

 

 

Merci à Jean-Pierre Thomas de s’être prêté au jeu de l’interview, et d’avoir partagé son expérience de bénévole au sein du mouvement breton de l’énergie citoyenne !

MAPEGO : les premiers résultats du programme de recherche

MAPEGO Taranis

Le réseau Taranis collabore depuis 2 ans avec une équipe universitaire dont les travaux s’orientent vers les projets d’énergie citoyenne et essaimage territorial. L’équipe du projet fait le point sur ses premiers résultats.

Les objectifs de MAPEGO

Le programme de recherche MAPEGO analyse les processus d’émergence et d’essaimage des énergies citoyennes en Bretagne et dans le Pays de la Loire, régions qui concentrent 45 % de la puissance d’énergie citoyenne en France. L’enjeu est de comprendre les conditions d’un passage à l’échelle des énergies citoyennes, les diverses stratégies et outils mobilisés ainsi que les facteurs de réussite et d‘échec d’une reprise en main citoyenne et territoriale de la production énergétique.

Cette recherche mobilise une équipe d’enseignants-chercheurs spécialisés en géographie et en aménagement du territoire (Université Rennes 2, Le Mans Université, EM Normandie). Les réseaux Taranis et RECIT sont partenaires de ce projet.

 

Inscrivez-vous à la restitution des premiers résultats MAPEGO, le jeudi 19 décembre 2024 de 13h à 14h.

 

8 premiers résultats du projet MAPEGO

Un modèle polycentrique

Réalisées annuellement depuis 2003, des cartes des dynamiques d’s énergies citoyennes dans le Grand Ouest permettent de visualiser les dynamiques d’essaimage et d’identifier les polarités à partir desquelles elles se déploient. L’existence de foyers bien distincts atteste d’une organisation polycentrique du mouvement citoyen pour les énergies renouvelables.

 

Un essaimage dans la continuité ou en sauts de puce

La cartographie diachronique montre le déploiement des initiatives d’énergie citoyenne en continuité du foyer initial, ou en saut de puce. Il faut dès lors établir les liens (ou non) entre les nouveaux projets repérés et les premiers lieux d’émergence (en grappes pour le photovoltaïque notamment).

 

Plusieurs modèles d’énergie citoyenne

  • Modèle A | Transition citoyenne
    C’est le modèle impulsé par Éoliennes Citoyennes en Pays de Vilaine (Énergies en Pays de Vilaine), qui s’est déployé sur les deux régions grâce aux réseaux RECIT et Taranis.
  • Modèle B | Entrepreneurial
    Il se déploie rapidement dans un territoire d’appartenance circonscrit, à l’image des Mauges, dont le projet est porté par des agriculteurs ou énergiculteurs.
  • Modèle C | Municipaliste
    Il s’agit d’une démarche collaborative. À Lorient, le projet associe par exemple une municipalité précocement engagée dans l’autoconsommation énergétique et l’association Bretagne Énergies Citoyennes, qui porte avec la ville un ensemble de projets photovoltaïques.
  • Modèle D | Modèle national Centrale Villageoise

 

Des outils pour lever les freins existants

  • Mobiliser autour de l’épargne citoyenne
    Cigales, clubs d’investissement dans les énergies renouvelables, co-fondation d’Énergie Partagée
  • Mutualiser les compétences
    Appui de sociétés citoyennes d’énergie solaire : Cowatts, Kerwatt
  • Appuyer les démarches citoyennes
    Bureaux d’étude ou d’accompagnement : Énergies Ouvertes, Atout Vent Conseil
  • Répondre aux besoins spécifiques des marchés publics
    Typologie de projet spécifique aux écoles et aux crèches, exigeant une électricité à haute valeur environnementale
  • Élargir l’action au delà de la transition énergétique
    Création de fonds d’investissement citoyen sur les territoires : SISER, EPV
  • Mettre en place des dispositifs d’appui aux énergies renouvelables citoyennes
    Mobilisation de partenaires régionaux et départementaux, permettant également l’ancrage de leur retombées socio-économiques dans le territoires (bonus citoyen d’Enercoop)

 

Médiatisation des initiatives, entraide et plaidoyer

  • Les projets émergents peuvent bénéficier d’une couverture médiatique locale permettant de diffuser l’initiative sur un territoire.
  • Les actionnaires d’un projet existant se mobilisent parfois à nouveau sur un territoire différent.
  • Des acteurs relais prennent en charge la sensibilisation et l’accompagnement autour d’un projet, grâce à des associations locales : Alisée, Elise, Synergies.
  • La gouvernance est partagée au sein des structure, favorisant la multiplication des forces de plaidoyer et d’influence auprès des aprtenaires public.

 

Engagement : des motivations diverses

Les motivations  diffèrent selon les projets et les foyers de diffusion, sans qu’elles soient exclusives. Pour beaucoup, il s’agit de construire une alternative au nucléaire et à la centralisation énergétique. Pour d’autres, les énergies renouvelables sont avant tout un outil de développement local, selon un modèle de développement économique assez classique ou au contraire selon un modèle d’économie citoyenne, sociale et coopérative.

 

La mise en place d’un écosystème relationnel structuré dans les Pays de Loire

On observe la construction d’un écosystème relationnel autour des énergies citoyennes dans le Grand Ouest. En Pays de la Loire, le Collège des Transitions Sociétales et le programme Transition Énergétique et Sociétale (TES) ont joué un rôle dans la structuration de cet écosystème. Des acteurs de l’administration territoriale ont notamment été formés au sujet. L’enjeu est de former à leur tour les élu·es des territoires d’expérimentation, d’établir un espace d’échanges pérenne et de mettre en réseau et en dialogue des acteurs territoriaux.

En lien avec des programmes de recherche-action et un travail d’accompagnement réflexif, cet espace tiers renforce les liens entre les acteurs, leur détermination et leur connaissance des outils pour conduire un processus de transition démocratique. Un tel espace d’échange n’a pas d’équivalent en Bretagne, où les dynamiques semblent plus segmentées et moins inter-reliées.

Des schémas d’acteurs établis à une échelle plus locale, en Sarthe par exemple, témoignent de la formation d’écosystèmes relationnels territorialisés d’énergie citoyenne.

 

Des synergies positives entre acteurs publics et citoyens

L’irruption d’acteurs plus récents, comme les SDE et leur société d’économie mixte, dans la production d’énergie locale s’accompagne d’un travail amorcé dans certains SDE pour associer les citoyens au développement de nouveaux projets renouvelables.

 

Eléments d’interprétation des résultats MAPEGO

L’approche géographique défendue ici cherche également à placer les initiatives dans leur contexte territorial, qui explique une partie de leurs caractéristiques. La diffusion des initiatives ne signifie pas leur réplicabilité : chaque projet est spécifique et contextuel et nécessite un écosystème relationnel complexe pour éclore.

Les divergences stratégiques en matière d’essaimage sont liées aux différences : relations au territoire de vie, visions politiques de la conduite de la transition énergétique.

 

MAPEGO remercie chaleureusement l’ensemble des personnes lui ayant accordé leur temps, leurs témoignages, leurs réflexions et leurs expériences. Ces éléments sont essentiels pour leur travail.
L’équipe MAPEGO : Cyria Emelianoff (Université Rennes 2, responsable du programme), Guillaume Bailly (Le Mans Université), Lucas Durand (Le Mans Université.), Claire Legrand (RECIT), Fabien Nadou (EM Normandie), Thomas Patenotte (Taranis), Salima Salhi (Le Mans Université), Moïse Tsayem Demaze (Le Mans Université). l’équipe est également accompagnée par des contributions des étudiants du Master Stratégie de Développement et Territoires de l’EM Normandie, et de Rémy Hatton (Université d’Angers, stage de Master au laboratoire ESO, Le Mans Université).

 

Connaissez-vous l’atelier des motivations ?

Atelier des motivations, outil du réseau Taranis

En 2 heures, l’atelier des motivations propose aux collectifs citoyens en structuration (mais pas seulement) de passer de l’échelle individuelle (le je) à l’échelle collective (le nous), pour bâtir une vision commune du collectif, partager un socle de valeurs et identifier les forces et compétences en présence.

 

Une réflexion fondatrice

La structuration d’un collectif est une étape primordiale qui ne doit pas être négligée. L’atelier des motivations fait partie des outils permettant d’accompagner cette réflexion fondatrice. Le but est simple : cimenter les individus du groupe moteur pour favoriser l’interconnaissance, identifier les compétences, les valeurs, motivations personnelles et collectives et interroger la dimension humaine de la dynamique locale.

Pendant 2 heures, accompagné par un·e animateur·ice, le groupe laisse de côté préoccupations techniques, juridiques ou financières qui peuvent prendre beaucoup de place. Il s’interroge sur le socle de valeurs communes qui anime la dynamique. Chacun·e est conduit·e à s’exprimer librement sur ses motivations : participer à la vie locale, s’engager pour participer à la transition énergétique, financer des projets d’avenir, etc.

C’est également l’occasion d’identifier ce que chacun·e peut apporter : compétences techniques, informatiques, comptabilité, animation, etc. Rien ne doit être laissé au hasard pour permettre au collectif de se structurer et de définir son cap.

 

Un outil pour donner un second souffle au collectif

Avec le temps et les projets qui passent, certains collectifs peuvent avoir envie de prendre du recul et impulser un second souffle à la dynamique interne du groupe. L’atelier des motivations peut initier cette démarche.

Il peut en effet s’adapter afin de permettre au groupe, dont la composition a par exemple évolué, d’intégrer de nouveaux membres et de leur partager une vision commune, pour identifier le rôle de chacun·e dans cette aventure collective.

L’outil peut également être l’initiateur d’une réflexion sur le fonctionnement interne de l’association et de la coopérative.

 

Atelier des motivations : et après ?

Si l’atelier des motivations peut s’adapter à différentes situations, il reste une animation qui facilite le partage des valeurs portées collectivement. Il est donc indispensable de questionner le collectif :

  • Pourquoi se lance-t-on dans cette démarche ?
  • Quelle finalité attendons-nous ?

L’atelier permet souvent d’aboutir à une charte des valeurs du groupe, un document de communication ou encore une réorganisation interne du groupe. Autant de finalités qui convergent vers une cohésion et une interconnaissance renforcée du noyau moteur du collectif !

 

Les animations du réseau Taranis

Le réseau propose de nombreux outils à ses membres ou aux collectifs émergents, pour faciliter la parole, sensibiliser aux énergies renouvelables citoyennes, dénouer les problématiques :

Energie Mix développé par ECLR
Vivez en accéléré un projet citoyen, un atelier animé notamment au Kreizh Breizh
– Act’EnR
– Et bien d’autres : restez connectés à nos actualités !

Form’actions : Taranis et Centrales Villageoises s’associent

Formation autoconsommation collective photovoltaïque Taranis Centrales Villageoises à Quimper

En mai et juin 2024, le réseau Taranis et l’association Centrales Villageoises se sont associés pour proposer deux séances de form’actions, à Quimper puis à Rennes.

Ces deux séances ont été organisées grâce au co-financement de la Région Bretagne.

 

L’autoconsommation collective

Vendredi 3 mai 2024 à Quimper, Étienne Jouin de Centrales Villageoises a formé une quinzaines de participant·es à l’autoconsommation collective. Bénéficiant d’une évolution rapide, le sujet nécessite de se mettre régulièrement à jour. Une form’action semblable avait d’ailleurs déjà été proposée en 2023.

 

La mobilisation citoyenne

Le 5 juin 2024 à Rennes, c’est cette fois Juliette Rasse de l’association des Centrales Villageoises qui a proposé avec Animacoop de s’intéresser à la mobilisation citoyenne, et notamment à la façon de structurer un groupe et de le consolider dans le temps. Des postures et méthodes de travail essentielles à maîtriser pour le mouvement breton de l’énergie citoyenne !

 

Formation mobilisation citoyenne avec les Centrales Villageoises à Rennes
© Taranis

 

Les form’actions du réseau Taranis

Le réseau Taranis organise régulièrement des form’actions à destination d’un public varié, désireux de développer un projet de production d’énergie renouvelable citoyenne, de se former aux aspects techniques de ces projets ou encore d’apprendre à mobiliser les différents acteurs de son territoire. Ces formations sont notamment accessibles aux :
– porteurs de projets (collectifs d’habitant·es, associations, sociétés citoyennes) ;
– élu·es et chargé·es de mission des collectivités territoriales ;
– structures d’accompagnement des projets.Rendez-vous en septembre 2024 pour découvrir le programme de form’actions du réseau au deuxième semestre !

L’énergie citoyenne présentée aux agent·es de Dinan

Formation des agent·es de Dinan Agglomération à l'énergie citoyenne

Mercredi 5 juin 2024, le réseau Taranis était convié par le service énergie de Dinan Agglomération à présenter les avantages des projets citoyens d’énergie renouvelable.

 

Une formation interne dédiée à l’énergie renouvelable à Dinan

Taranis intervenait dans le cadre d’une formation interne des agent·es du territoire dinantais, consacrée aux projets d’énergie renouvelable. Le service énergie, organisateur de ce rendez-vous, proposait ainsi à chaque participant·e de monter en compétences sur le sujet afin d’intégrer les EnR à ses missions quotidiennes, notamment dans le cadre du Schéma Directeur des EnR local (SDENR-R).

 

Les bénéfices de l’énergie citoyenne

Le réseau Taranis a ainsi présenté les enjeux des projets citoyens de production d’énergie renouvelable et leurs bénéfices pour une collectivité engagée. Les agent·es ont ainsi découvert :

  • les différentes modèles de projets et les bénéfices économiques pour la collectivité selon les degrés d’implication ;
  • des exemple concrets de projets (différents montages, degrés d’investissement de la collectivité varié) ;
  • les outils à disposition des collectivités pour maximiser les retombées économiques des projets, selon le type de foncier identifié (public ou privé).

Taranis partenaire de Transithons (Pays de Pontivy)

Taranis partenaire du Transithons de Pontivy

Né de l’appel à projet de la Région Bretagne Mobilisons les bretons et les bretonnes autour des transitions, Transithons est un cycle d’animations porté par Triskell Citoyen, le conseil de développement du Pays de Pontivy. Le réseau Taranis est partenaire de cette action, dédiée à l’émergence d’un collectif citoyen sur le territoire.

 

Une thématique, plusieurs supports

Le projet de mobilisation citoyenne Transithons a proposé 6 rendez-vous au printemps 2024 et sur différents territoires : Pontivy, Baud et Locminé. Le public s’est ainsi approprié les enjeux de la transition énergétique, et notamment ceux liés à la production d’énergies renouvelables locales et collectives, grâce à des animations pédagogiques et variées

  • 10 avril 2024
    Émission de Radio Bro Gwened : Comment les citoyens peuvent se réapproprier localement les enjeux énergétiques ?
  • 18 avril 2024
    Ciné-débat | Projection du documentaire We the Power, témoignage avec la coopérative lorientaise OnCIMè puis discussion
  • 23 avril 2024
    Atelier OGRE | Jeu sérieux : 3 heures pour comprendre les enjeux et équilibrer consommation et production
  • 16 mai et 26 juin 2024
    Act’EnR par Taranis | Un atelier pour vivre en accéléré et comprendre les étapes d’un projet d’énergie citoyenne
  • 6 juin 2024
    Ciné-débat | Projection du documentaire We the Power, en partenariat avec le pôle ESS Centre Bretagne

 

Témoignages et passerelles avec les réseaux locaux

Le partenariat avec le pôle ESS Centre Bretagne est un atout de taille pour amplifier la mobilisation locale autour du programme Transithons. L’ancrage local reste en effet un enjeu majeur pour faciliter l’appropriation des sujets. De la même manière, les témoignages permettent d’illustrer la façon dont des dynamiques similaires ont vu le jour sur des territoires voisins. Ainsi, la coopérative du Pays de Lorient OnCIMè a apporté son éclairage sur la manière dont des citoyen·es ont mené une action pour la production énergétique et la sobriété.

 

Quelles suites ?

Transithons est un premier cycle de rendez-vous qui a permis d’identifier un groupe moteur. Après une phase de bilan à l’été 2024, l’objectif sera de réunir les forces vives et de commencer un travail de structuration du collectif, de formation et de recherche de projets.

L’enjeu est également de rapprocher les différentes initiatives émergentes pour mutualiser des temps de montée en compétence et d’interconnaissance. À suivre !

Zoom sur Energ’IV

Logo d'Energ'iV

Energ’iV est la filiale 100 % énergies renouvelables du SDE 35 (Syndicat Départemental d’Énergie de l’Ille-et-Vilaine). Le réseau Taranis vous propose un zoom sur son fonctionnement, son accompagnement, et un des projets menés.

 

Energ’iV dans ses grandes lignes

Energ’iV a été fondée par trois acteurs publics de la transition en Ille-et-Vilaine : le SDE 35, le Conseil Départemental d’Ille-et-Vilaine et Rennes Métropole en partenariat avec les actionnaires minoritaires (Banque des territoires, Crédit Mutuel Arkkea, Caisse d’Epagne, Crédit Agricole).

Si l’investissement citoyen n’y est pas obligatoire, Energ’iV s’est néanmoins donné l’objectif de favoriser son implication dans des projets éoliens à dimension citoyenne et locale. Elle a ainsi développé avec ses partenaires locaux, notamment le réseau Taranis, une méthodologie d’accompagnement spécifique qui repose sur la concertation et l’implication des habitant·es.

 

Signature du pacte d'actionnaires le 6 novembre 2023, netre Acyléole, Acigné, le SDE 35 et P&T Technologie.
© Acyléole

Energ’iV lors de la signature du pacte d’actionnaires d’Acyléole en novembre 2023 

 

Accompagnement

  • Participation au financement des projets et à la gouvernance de la société de projet
    Engagement dès l’émergence du projet et pendant toute la durée de vie du parc
  • Désignation d’un·e représentant·e pour participer activement à la vie de la société
  • Apport d’une expertise technique
    Faciliter le développement des projets et la montée en compétence du collectif
  • Facilitation du lien avec les acteurs publics du territoire
  • Partage de l’expérience acquise par sa contribution à d’autres collectifs citoyens
    Facilitation des échanges entre les collectifs

Par ailleurs, Energ’iV s’engage à ne pas entrer en concurrence avec les projets ciblés pas les sociétés citoyennes. Le cas échéant, elle propose des sites ou des projets susceptibles de répondre aux objectifs de la société.

 

Zoom sur le projet éolien de Lanrigan

 

Localisation de Lanrigan

Contexte

Commune de 150 habitant·es, Lanrigan avait approuvé le développement d’un projet éolien et s’est ainsi entourée d’Energ’iV, ainsi que des coopératives Enercoop Bretagne et Énergie Partagée afin de porter son projet citoyen. Vensolair a rejoint la société de projet en tant que partenaire technique. La coopérative des Survoltés apporte l’exigence citoyenne à la gouvernance de la structure. 

 

Accompagnement d’Energ’iV

  • Soutien technique et juridique à travers la gestion administrative et financière du projet éolien citoyen de Lanrigan
  • Pilotage de la concertation et de la mobilisation citoyenne
    Aux cotés des partenaires, Énerg’iV définit les bons outils à mettre en place dans la concertation, pour répondre aux inquiétudes et favoriser l’appropriation collective du projet. 

 

Energ’iV assure la gestion administrative et financière de « Lanrigan dans l’vent » et pilote la concertation autour du projet. Cette concertation, nous l’avons collectivement voulue ambitieuse : jury citoyen, ateliers participatifs, évènements festifs, porte-à-porte… Les outils que nous mettons en place permettent à chaque habitant·e de comprendre le déroulement du projet, d’obtenir des réponses et de s’impliquer dans la gouvernance et le financement du projet.

Antoine Thérain, chargé de concertation chez Énerg’iV

 

Découvrir Energ’iV

 

CVOC, sa création et son impact territorial

Ouest Cornouaille

Patrice Mantz, Vice-président des Centrales Villageoises de l’Ouest Cornouaille (CVOC), revient sur la création de la société et son impact territorial.

Créée en octobre 2019, CVOC est une société de production d’électricité à gouvernance citoyenne, dont le fonctionnement se base sur le modèle commun des Centrales Villageoises. Elle est principalement active sur 4 territoires : Douarnenez, Cap Sizun, Haut Pays Bigouden et Pays Bigouden Sud, ainsi que quelques communes limitrophes. Patrice Mantz est le Vice-président de CVOC depuis sa création.

 

D’où est née la création de CVOC ?

CVOC ambitionne de participer à la lutte contre le changement climatique, en œuvrant pour la transition énergétique de l’Ouest Cornouaille, notamment par le renforcement de l’autonomie électrique du territoire. La création de CVOC tient à l’action de plusieurs citoyen·nes, qui ont décidé de se regrouper pour identifier des sites propices à l’installation de projets de production d’énergies renouvelables, les financer, suivre leur construction puis leur exploitation. L’idée était également de pousser les habitant·es à agir concrètement en faveur des EnR : donner l’exemple vaut souvent mieux qu’un long discours !

 

Quelles sont les actions concrètes de CVOC ?

Guidée par le soutien et l’expérience de l’association nationale des Centrales Villageoises et du réseau Taranis, CVOC s’est orientée vers des projets solaires photovoltaïques, que nous avons jugé moins coûteux et rapidement opérationnels. Depuis octobre 2019, nous agissons dans les territoires en organisant des réunions publiques de sensibilisation, en repérant des sites d’installation, mais aussi en nous rapprochant de bureaux d’études et d’installateurs locaux ou régionaux.

Début 2022, la mise en service de nos 2 premières installations solaires a déjà permis l’injection de plus de 300 mégawattheures dans le réseau électrique ! Les 2 prochaines installations les rejoindront bientôt.

 

Quel est l’impact local de CVOC ?

Nos projets entraînent de nombreuses retombées positives. Ils réduisent d’abord la dépendance énergétique du territoire puis permettent la mobilisation de ressources économiques locales : bureaux d’études, installateurs, mainteneurs. Ils participent ainsi au maintien ou à la création d’emplois locaux. Ensuite, chaque projet d’EnR crée les conditions d’un travail en co-construction qui allie citoyen·nes, acteurs locaux de l’énergie et élu·es des collectivités concernées, pour un projet commun de développement de notre territoire.

 

L’autoconsommation au cœur de la table-ronde des AG d’Enercoop Bretagne et d’Ecoop

Table-ronde taranis durant l'AG d'Ecoop et d'Enercoop Bretagne

Les ateliers des Capucins de Brest accueillaient samedi 20 avril 2024 les Assemblées Générales conjointes d’Ecoop et d’Enercoop Bretagne. Le réseau Taranis y animait une table-ronde dédiée à l’autoconsommation d’énergie renouvelable. 

 

Animée par Thomas Patenotte du réseau Taranis et avec plusieurs intervenant·es, la table-ronde s’est divisée en 3 temps, tous orientés vers l’autoconsommation d’énergie renouvelable, qu’elle soit individuelle ou collective.

 

Les kits Plug and Play

Michel Ollivier de Solarcoop et Michel Janssens de CIREN ont proposé un focus sur l’autoconsommation individuelle, notamment grâce aux opérations de groupement d’achat de kits Plug and Play. CIREN a la particularité de proposer un atelier collectif de construction du câblage du kit, dans le but d’assurer une utilisation optimale du matériel. De son côté, Michel Ollivier a souligné l’avantage pour les collectifs citoyens de collaborer avec Solarcoop : 

  1. Rabais sur les frais de port, permettant aux collectifs de tirer une petite marge financière de ces ateliers 
  2. Formation gratuite du référent du collectif pour animer un atelier au public lors de la réception des kits 

 

Lutte contre la précarité énergétique : les AMEP

Une AMEP, dont le concept a été présenté par Alain Caldéroni d’Ecoop, est une communauté énergétique qui réunit des petits producteurs d’électricité verte et des consommateurs d’électricité. L’objectif est de partager gratuitement à ses voisin·es son surplus d’énergie renouvelable. Les AMEP sont animées par les 4 valeurs clés LEGS :

  • lien social ;
  • éducation à l’énergie et la sobriété ;
  • gratuité ;
  • solidarité.

Une AMEP réalise une boucle d’autoconsommation collective, tout en s’avérant plus simple à mettre en place et à gérer car ne générant aucune facturation

 

L’autoconsommation collective

Audrey Marion d’Ékoumène et Michel Janssens de CIREN ont terminé la table-ronde en valorisant leur expérience en matière d’autoconsommation collective :

  • La Cantine Électrique est une coopérative de production électrique, basée dans le quartier des Quatre Moulins à Brest (29). Le projet est porté par l’association Ékoumène, déjà à l’origine d’un habitat partagé.
  • CIREN a mis en service deux boucles d’ACC dans le quartier Sud Gare à Rennes (35), pour une puissance totale de 372 kwc. 

Retour sur la form’action « Maîtrise du foncier public »

La form'action sur le foncier public du réseau Taranis

Le 16 avril dernier, une form’action Taranis proposait un panorama général des procédures de mise à disposition du foncier public, dans le cadre de projets d’EnR. Formation complète, participant·es satisfait·es et prêt·es à porteurs leurs projets : objectif rempli !

 

Une form’action menée par Énergie Partagée

« Les collectivités peuvent être propriétaires de foncier susceptible d’accueillir des installations de production d’énergies renouvelables. Cependant, quelles règles suivre si ce foncier relève du domaine public ou privé ? Passer par un Appel à la Manifestation d’Intérêt (AMI) est-il toujours incontournable (à moins d’avoir un contrôle étroit de la société) ? La définition des critères de sélection du porteur de porteur est stratégique pour préserver les intérêts de la collectivité et du territoire, mais lesquels mettre en avant, au delà des critères classiques du loyer ou des références techniques ? »

 Voilà quelques questions abordées par Arno Foulon, formateur d’Énergie Partagée, qui a démarré la journée par les aspects juridiques de l’AMI. L’après-midi a été consacrée à sa mise en pratique, grâce à des serious games et études de cas. 

 

Le calendrier des prochaines form’actions

  • Autoconsommation collective, le vendredi 3 mai 2024 à Quimper (form’action animée par Centrales Villageoises).
  • Éolien : les clés d’un projet profitable au territoire, le jeudi 16 mai 2024 à Rennes
  • Concertation avec le territoire : outils et méthodes pour les porteurs de projets, le jeudi 3 octobre à Rennes (inscription à venir)
  • Comprendre les mécanismes de financement des projets d’EnR de territoire, le mardi 15 octobre à Rennes (inscription à venir)
  • Comprendre les projets citoyens de méthanisation, le mardi 26 novembre, à Rennes (inscription à venir)

 

Les form’actions sont des temps d’apprentissage organisés par le réseau Taranis, en propre ou avec le soutien de partenaires. Que vous soyez bénévole ou salarié·e d’une société citoyenne, partenaires du réseau ou membre d’une collectivité (agent·es, élu·es), les form’actions vous permettront d’acquérir les clés du développement de projets citoyens d’énergie renouvelable en Bretagne. Un P’tit webi de 30 minutes est organisé quelques semaines avant chaque form’action, pour vous permettre de mieux comprendre les enjeux et les sujets abordés et pouvoir ainsi vous positionner.